Les départements déplorent la baisse progressive des dotations de l’État : face à des caisses vides, ils pourraient mettre un terme au versement du RSA…
Depuis quelques années, le nombre de bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) ne cesse d’augmenter. Parallèlement, les aides de l’État ne cessent, elles, de baisser. Pour preuve, entre 2012 et 2015, la participation des départements est passée de 1,5 à 4 milliards d’euros.
Or, les collectivités sont « en faillite » pour reprendre les termes du président du Conseil départemental du Nord, Jean-René Lecerf. Plus grave, « si nous ne sommes plus capables d’aider les plus démunis, c’est terrifiant sur le plan social, et ça veut aussi dire que nous allons diminuer les dépenses d’investissement » souligne Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements (ADF).
Pour trouver une solution pérenne au financement du RSA, une rencontre avec le premier ministre, Manuel Valls est prévue jeudi 25 février prochain, « la rencontre de la dernière chance », comme le mentionne le président de l’ADF. Dans l’attente de ce rendez-vous, les trois quarts des départements ont décidé de reporter le vote de leur budget au mois de mars voire d’avril.
Si rien ne bouge rapidement, une trentaine de départements risque de devoir faire face à de graves difficultés financières.
En sa qualité de président de la commission finances de l’ADF, Jean-René Lecerf transmet également ses préoccupations : « la question dépasse largement la situation des départements, le vrai problème qui se pose est de savoir si ce pays est capable de se payer ses politiques de solidarité ». Allant jusqu’à évoquer des risques de situations analogues à celles de l’Espagne ou du Portugal…