Face aux mouvements sociaux qui touchent la France depuis plusieurs semaines, le gouvernement a fait connaître hier ses décisions pour répondre aux principales revendications des « gilets jaunes ». Plusieurs mesures concernant la taxation des carburants, les tarifs de l’électricité et du gaz ou encore le contrôle technique des voitures n’entreront pas en vigueur comme prévu au 1er janvier 2019 : zoom sur ce qui va être reporté, et sur les conséquences pour le portefeuille des consommateurs.
Pas de hausse des taxes au 1er janvier 2019 : le gouvernement engage la discussion
Depuis le début des manifestations il y a plusieurs semaines, le gouvernement Macron s’est montré relativement ferme, refusant strictement de revenir sur la hausse de la taxe carbone. Mais puisque la grogne continue, le Premier Ministre Édouard Philippe a finalement annoncé certaines concessions mardi 4 décembre, suite à une réunion ayant rassemblé la veille une douzaine de ministres – dont François de Rugy (écologie), Bruno Le Maire (économie) ou encore Agnès Buzyn (Santé).
Taxe carbone : un report de 6 mois
Concrètement, la hausse de la taxe carbone sera reportée de 6 mois. Au 1er janvier 2019, les taxes devaient augmenter de 2,9 centimes par litre d’essence et 6,5 centimes par litre de diesel. De plus, l’État repousse de la même façon l’alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence. Dans cette même optique, l’élévation des taxes sur le gazole non routier, mobilisé dans le BTP, est suspendue pour le 1er janvier.
On ne connaît pas encore l’avenir de ces taxes : Édouard Philippe a annoncé la mise en place de discussions autour de leur utilité entre le 15 décembre et le 1er mars. Si les taxes sur les carburants venaient à augmenter, par exemple, le gouvernement s’engage à trouver des mesures d’accompagnement concrètes pour que cela n’impacte pas trop le pouvoir d’achat.
Si aucune solution n’est trouvée, les taxes pourraient finalement ne pas augmenter. Mais dans ce cas, le premier Ministre rappelle que si les impôts diminuent, les dépenses devront également être revues à la baisse.
Les autres mesures pour le pouvoir d’achat : contrôle technique, prix des énergies
Conscients que le ras-le-bol des gilets jaunes ne concerne pas uniquement les prix de l’essence mais la hausse de tous les frais courants, les membres du gouvernement ont réfléchi à d’autres mesures en faveur du pouvoir d’achat.
Ainsi, si les conditions du contrôle technique devaient s’alourdir dès le 1er janvier, l’État abandonne pour le moment cette initiative qui aurait pénalisé les vieilles voitures roulant au diesel. Encore une fois, Édouard Philippe lance une réflexion de 6 mois afin de statuer définitivement sur cette décision.
Pour finir, le gouvernement annonce que les tarifs de l’électricité et du gaz n’augmenteront pas en janvier 2019, alors même que le prix du gaz devait être rehaussé de 22 % (3 % pour l’électricité).