En France l’accès aux soins est, pour une partie de la population, de plus en plus restreint voire même parfois impossible. Ainsi, ils sont nombreux à vivre avec une maladie ou une douleur chronique sans espoir de la voir soulagée rapidement. C’est pourquoi l’Assurance Maladie met en place un dispositif destiné à reconnaître les Français concernés par le manque de soins afin de leur venir en aide gratuitement.
Une expérimentation menée dans 20 départements
Pour aider les personnes qui en ont le plus besoin, l’Assurance Maladie a mis au point une expérimentation appelée à s’étendre et menée jusqu’alors dans 20 départements français avec pour point de départ la ville de Nîmes dès 2014.
Par le biais de différents acteurs du réseau de santé mais pas uniquement, son but est d‘identifier les publics concernés par la difficulté de se soigner.
Il peut s’agir de professionnels de santé, comme d’agents Pôle Emploi ou encore de travailleurs sociaux s’adressant le plus souvent et selon une étude de l’Observatoire des non-recours aux droits et aux services réalisée en 2016 sur 29 000 assurés, à des personnes seules et majoritairement à des femmes (58,6%) ou encore à des familles monoparentales .
Une fois ces assurés reconnus, les différentes antennes de Sécurité Sociale se chargent de les rencontrer afin de leur proposer un accompagnement réalisé sur-mesure et menée selon trois étapes :
- Mise en place d’un bilan de santé complet et revue des droits de l’assuré
- Aide à la rencontre de spécialistes
- Assistance devis, aide d’action sanitaire et aides complémentaires
Jusqu’à présent près de 10 000 dossiers ont été ouverts pour près d’un tiers de soins réalisés sur une durée de 71 jours en moyenne, alors qu‘actuellement moins d’un cas sur deux est toujours en traitement.
Sur ce total, 19% ont donné lieu à l’octroi d’une aide financière, 26% à la mise en place de la CMU-C ou de l’aide au paiement de la complémentaire santé et 18% à l’ouverture de droits auprès d’une mutuelle ou à un changement de mutuelle.
Alors que la plupart des personnes concernées n’osent pas en parler ou ne savent pas vers qui se tourner, ce dispositif pourrait éviter l’installation de la précarité sanitaire notamment dans les domaines de l’optique ou des soins dentaires qui peuvent se révéler rapidement très onéreux.