Qualité de l’eau en France : L’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme

La qualité de l’eau en France ne cesse de se détériorer. À chaque contrôle les relevés font état de toujours plus de pesticides et de nitrates d’origine agricole, aujourd’hui présents sur de très nombreux points d’eau. Trop nombreux en réalité puisque les pouvoirs publics semblent impuissants face à ce qui entraîne une dangereuse pollution de l’eau potable que les Français utilisent chaque jour pour cuisiner, boire et se laver.

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Des polluants dans les cours d’eau en France

Alors que les États Généraux de l’Alimentation qui se tiennent en ce moment en France doivent entre autres permettre de redéfinir la rémunération des producteurs, l’UFC-Que Choisir en profite pour attirer l’attention sur la qualité de l’eau que nous buvons.

À travers une campagne intitulée « S. Eau S », l’association de consommateurs veut dénoncer les dérives de l’agriculture intensive pratiquée en France depuis des dizaines d’années, et leurs répercussions sur la santé des citoyens.

Ainsi la moitié des eaux de surfaces, c’est à dire des cours d’eau, et un tiers des eaux souterraines, il s’agit des nappes phréatiques, sont touchées par la présence de pesticides issus des épandages pratiqués par de trop nombreux agriculteurs.

Il suffit de prendre le cas des nitrates pour mieux comprendre. Liés directement à l’utilisation d’engrais azotés et de lisier, leurs taux dépassent 25 mg/l sur 15% du pays, ce qui les rend dorénavant très difficiles à éliminer. Pour 43% des nappes phréatiques, leurs taux sont supérieurs à la limite autorisée par la réglementation européenne.

Une situation qui se dégrade chaque année un peu plus

Selon les propres chiffres du portail d’information sur l’eau du ministère de la transition écologique et des différentes agences de l’eau en France, la situation n’a fait qu’empirer au fil des années sans qu’aucune décision ne soit prise ou respectée.

L’UFC met ainsi en lumière une progression de 18% du recours aux pesticides dans l’agriculture ces cinq dernières années, tandis que le plan Ecophyto mis au point en 2008 envisageait sa réduction de 50% pour 2018, puis pour 2025.

Les Français paient la facture

Et qui paie pour cette politique sanitaire visiblement peu efficace ? Les Français sont encore une fois largement mis à contribution avec pour 24% du total d’eau consommé par an, 70% du coût de traitement de l’eau reporté sur leurs factures.

De leur côté les agriculteurs qui consomment près de 50% du volume d’eau annuel, n’y contribuent qu’à hauteur de 4%. Les industriels quant à eux participent à hauteur de 18% quand ils utilisent 6% des ressources en eau.

Il faut toutefois noter les chiffres différents présentés par Eric Thirouin secrétaire général adjoint de la FNSEA et président de sa commission environnement, selon lequel une baisse de 10% des pesticides dans les cours d’eau entre 2008 et 2013 et de 14% des teneurs en nitrates entre 2006 et 2014, a pu être constatée.

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