Tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron la réforme dite du « zéro reste à charge », tentera de se mettre en place. Promesse de campagne devenue un objectif à l’horizon 2022 pour la ministre de la Santé, cette mesure doit permettre de mettre en place un panier de soins nécessaires et 100% remboursés en optique, dentaire et audioprothèses. Mais concernant les lunettes notamment, pourquoi sont-elles si onéreuses et mal remboursées en France ?
Un budget lunettes 50% plus élevé en France
À propos de la création d’un panier de soins 100% pris en charge pour les équipements dentaires, optiques et auditifs, la ministre de la Santé déclarait hier qu’il n’était pas question d’offrir une paire de lunettes Chanel à chacun, ni même un filtre anti lumière bleue, pourtant très appréciable.
Mais, sans même évoquer la marque de la monture de nombreux Français avouent faire face à des difficultés quand s’agit de renouveler leur paire de lunettes. Comme le montrait une étude de l’UFC-Que Choisir menée en 2013, avec un coût moyen de 470€ les lunettes dans l’hexagone étaient 50% plus chères que la moyenne européenne.
En 2010 selon le rapport de la Cour des comptes, ont même été déboursé par habitant 88€ en France, 54€ en Allemagne, 49€ au Royaume-Uni, 36€ en Italie et 30€ en Espagne pour l’achat de lunettes et/ou de lentilles correctrices.
Pourquoi une telle différence ?
Toujours selon l’association, l’essentiel du problème tiendrait dans le fait que les points de vente autrement dit les lunetiers, sont toujours plus nombreux.
Avec une augmentation de près de 50% du nombre de ces commerces sur les douze dernières années, chacun vend moins et il devient plus difficile d’être rentable. Les vendeurs de lunettes sont donc contraints de relever leurs tarifs.
De plus, si les remboursements de la Sécurité Sociale sont généralement dérisoires dans ce domaine, les Français dont les revenus sont assez importants pour s’offrir une mutuelle, profitent généralement de bonnes garanties bien qu’ils soient tout de même souvent dans l’obligation de s’acquitter d’une partie de la facture.
Cela suppose toutefois que les assurances santé déboursent plus d’argent, entraînant une nouvelle fois la hausse des prix des équipements.
Si le précédent gouvernement avait déjà tenté de faire baisser la facture en limitant les remboursements des mutuelles à 470€ tous les deux ans pour les corrections simples et 850€ sur la même période pour des verres plus complexes, le « zéro reste à charge » d’Emmanuel Macron devrait une nouvelle fois rebattre les cartes.
Des négociations auraient d’ores et déjà débuté entre l’assurance maladie et les syndicats des opticiens. Celles-ci tenteront d’aboutir assez tôt en vue d’une intégration au projet de budget de la Sécurité Sociale 2019.