Le débat autour des nanoparticules dans nos produits de grande consommation n’est pas récent. Sont-elles dangereuses pour la santé ou pas ? Quels sont leurs effets ? Toutefois la controverse prend aujourd’hui un nouveau sens puisque l’association de consommateurs UFC-Que Choisir vient d’annoncer avoir porté plainte contre neuf fabricants au motif que la présence de ces nanoparticules serait dissimulée dans la liste des ingrédients entrant dans la composition de certains de leurs produits.
Des nanoparticules cachées dans les produits de grandes marques
Il est encore aujourd’hui assez difficile d’évaluer l’impact sur la santé des nanoparticules (dioxyde de titane, de silicium ou encore oxyde de fer) que nous ingérons de façon quasi quotidienne. C’est avant toute chose leur taille infime qui inquiète. En effet de ce fait, elles pénètrent plus facilement et plus profondément dans nos organismes.
C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir a lancé une procédure judiciaire à l’encontre de 9 fabricants qui ne respectent pas l’obligation qui leur est faite d’apposer la mention « nano », sur les produits qui contiennent des nanoparticules. Il s’agit expressément de :
- Mars Chocolat France : M&M’s
- Colgate-Palmolive : Sanex déodorant Nature 48h
- GlaxoSmithKline : Aquafresh dentifrice triple protection + blancheur
- Casino : soupe poule au pot déshydratée
- Mc Cormick : Ducros Mélange malin italien
- JDE : Maxwell House Cappuccino instantané
- Lavera Gmbh & Co. KG : crème solaire 100% minérale SPF 30
- Avène : Cold cream stick à lèvres nourrissant
- Coty : Bourjois gloss effet 3D – 33 brun poetic
Généralement, les nanoparticules sont utilisées pour améliorer l’aspect d’un produit en le rendant plus brillant ou plus transparent, et donc souvent plus vendeur. Les associations Agir et 60 Millions de Consommateurs avaient déjà mené leurs propres tests respectivement sur quatre et dix-huit produits, avant d’arriver aux mêmes conclusions.
Les nanoparticules sont très largement présentes dans notre alimentation ainsi que dans les produits d’hygiène sans pour autant être systématiquement indiquées, loin de là.
On sait pourtant, selon des recherches menées et publiées en janvier 2017 par l’INRA, que l’ingestion régulière par les rats de dioxyde de titane peut conduire au développement de lésions colorectales précancéreuses. Toutefois aucune corrélation n’a encore été trouvé sur l’homme.
L’association demande l’aide des pouvoirs publics
Si des contrôles renforcés sont prévus depuis plusieurs mois, l’association demande au gouvernement et à la Direction Générale de la Répression des fraudes (DGCCRF)de contraindre les marques à une publication officielle des « produits alimentaires et cosmétiques silencieux sur la présence de nanoparticules », et de les poursuivre en justice. Sera t-elle entendue ?