Le mois de mars que nous venons de vivre a été classé comme étant le plus doux depuis 1900, c’est à dire depuis la mise en place des relevés météo. Le soleil s’impose régulièrement depuis le début de l’année et la neige a rapidement disparue sans être, pour le moment, remplacée par la pluie. Mais alors faut-il craindre une vraie période de sécheresse pour cette année 2017 ?
Un hiver et un début d’année sans pluie
Si pour le moment la situation n’est pas jugée catastrophique, de nombreuses régions mettent toutefois en garde leurs citoyens face à l’utilisation des ressources en eau.
En Bretagne où l’on accuse un déficit de 50% de la pluviométrie sur l’automne et l’hiver 2016, les préfets d’Ille-et-Vilaine et des Côtes d’Armor ont notamment interdit le lavage des voitures en dehors d’une station ou les vidanges de piscines et de plans d’eau.
En Isère avec un déficit en pluies de 40% et aucun stock de neige en dessous de 2 000 m, il convient également de prendre des mesures afin d’économiser l’eau et de limiter le remplissage du bain, des piscines ou l’arrosage des jardins.
L’Alsace connait elle aussi une situation hors-norme avec une pluviométrie affaiblie de près de moitié pour cet hiver et une situation comparable à celle d’une fin d’été sèche.
Pays de la Loire et Loire-Atlantique sont particulièrement vigilants avec vingt fois moins d’eau tombée dans le premier département en avril, soit à peine 3 mm.
De nombreux départs de feu dans le Sud-Ouest
Dans le Sud-Ouest, la période est délicate. De l’ouest du Limousin à la Gironde les déficits en eau atteignent 40% à 50% et constituent le plus faible cumul depuis 1959. Depuis le mois de janvier pas moins de 200 départs de feux ont déjà été enregistrés dans la région.
En Languedoc les feux de foret ont aussi de l’avance et si mai devait être aussi sec qu’avril cela pourrait s’avérer compliqué. La ville de Toulouse et la Haute-Garonne vivent actuellement le second hiver le plus sec de leur histoire avec -60% sur les cumuls de pluie, la ville de Foix a même manqué d’eau potable en janvier avant que la situation ne s’améliore au printemps.
Du côté du Sud-Est aucune alerte pour le moment même si le littoral est aussi particulièrement sec avec seulement 17 mm de pluie cumulés en avril contre 70 mm en période normale. De l’autre côté du pays, dans les Hauts-de-France, seul le département de l’Aisne fait pour le moment l’objet d’une surveillance qui reste sans inquiétude.
Ainsi le manque d’eau s’accentue dans certaines régions depuis la fin de l’été 2016, et ce ne sont pas les précipitations exceptionnellement rares de ce début de printemps qui vont faire évoluer les choses. Alors que les météorologues annoncent un été possiblement caniculaire, doit-on s’attendre à une généralisation des restrictions dans les prochaines semaines ?