Un rapport rendu par la Cour des Comptes le 14 février 2018, vient en partie donner raison aux clients Enedis qui ne souhaitent pas voir installer le nouveau conteur Linky chez eux. Selon l’institution, le dispositif électrique intelligent serait positif du point de vue de la modernisation des installations, mais « coûteux » pour les Français. D’autant que le texte n’hésite pas à souligner les avantages de ce nouveau compteur pour l’entreprise elle-même.
Linky plus intéressant pour Enedis que pour ses clients ?
Depuis le lancement du dispositif et l’annonce par Enedis de son installation au sein de chaque foyer français durant les années à venir, les critiques vont bon train. Linky serait nocif pour la santé, intrusifs et pas toujours très fiable pour les clients.
Si des associations de consommateurs avaient jusque-là pris le parti de défendre leur cause, la Cour des Comptes a publié ce 14 février un rapport qui rejoint en partie leurs constatations. D’après elle, le compteur intelligent serait coûteux pour les familles et surtout avantageux pour Enedis.
Au 30 septembre 2017 plus de 6 millions de boîtiers ont déjà été installés en France. Ainsi, dans le département de la Gironde près de 30% des habitants sont équipés. Un appareillage qui a un coût puisque chaque compteur Linky coûte environ 130€ au consommateur.
Une somme que dénonce la Cour des Comptes dans une partie de son rapport annuel intitulée « Tirer pour les consommateurs, tous les bénéfices d’un investissement coûteux ».
Un gain jugé insuffisant pour les clients
À terme, les près de 35 millions de compteurs Linky représentent un budget total pour Enedis de 5,7 milliards d’euros. La Cour des Comptes juge que, proportionnellement, les gains des usagers ne sont pas assez importants. Outre une meilleure information des clients quant à l’utilisation de leur nouveau compteur, l’instance réclame une baisse la rémunération de l’ex entreprise ERDF.
Avec seulement 30 minutes d’installation, les techniciens n’ont pas le temps de se pencher sur l’utilité de l’appareil pour leurs clients. Le rapport réclame donc à l’État plus d’attention concernant le bénéfice que les Français pourraient en retirer au quotidien.
Au sujet de possibles effets sur la santé et du partage des données des utilisateurs la Cour rappelle deux choses.
Les renseignements fournis par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) indiquent que le rayonnement électromagnétique de Linky serait comparable à celui d’un téléviseur ou d’un frigo et donc, sans danger.
D’autre part les dispositions prises la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) en lien avec l’envoi et la réception de données par Linky, n’auraient pas assez été répercutées auprès des consommateurs.