Lundi 15 avril à 20 heures, le Président Emmanuel Macron devait prononcer une allocution diffusée au journal télévisé, pour répondre aux principales revendications des Français à l’heure actuelle. L’incendie de la cathédrale a repoussé l’échéance mais, puisque son discours avait été enregistré, les informations ont fuité : il est question de baisses d’impôts pour les classes moyennes, d’aides pour les retraités qui touchent moins de 2 000 € ou encore de RIC (référendums d’initiative citoyenne).
Des décisions sociales, et des coups de pouce pour les ménages aux revenus modestes
L’allocution télévisée d’Emmanuel Macron, que nous aurions dû voir lundi soir, a été retardée en raison du grave incendie survenu à la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Cependant, l’AFP a obtenu une version écrite de ce discours, ce qui permet de connaître ses principaux axes. À l’heure actuelle, le journal La Voix du Nord rappelle que le gouvernement « ne confirme ni ne commente les fuites dans la presse ».
Impôts : favoriser les classes moyennes, réfléchir à l’ISF
Soumises à une fiscalité souvent trop lourde, les classes moyennes pourraient bénéficier d’une réduction d’impôts, possible notamment grâce à la suppression de certaines niches fiscales. Du côté des plus fortunés, les gilets jaunes continuent de dénoncer la suppression de l’ISF.
Sur ce plan, le discours se montre plus nuancé : Emmanuel Macron demande une « évaluation objective » du dispositif dès le début de l’année prochaine. Si les personnes exonérées ont bien respecté l’objectif de cette faveur – réinjecter de l’argent dans l’économie française, cet impôt ne reviendra pas sur le devant de la scène. Mais si ce n’est pas le cas, le Président s’engage à apporter des corrections.
Pouvoir d’achat : aider les familles les plus modestes
Emmanuel Macron, pleinement conscient que le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des gilets jaunes, envisage, dans la version écrite de son discours, de pérenniser la prime exceptionnelle de 1 000 € en l’ouvrant tous les ans à tous les employeurs et en maintenant son côté attractif, sans impôts et charges sociales.
Du côté des retraites, il est question de remettre en place l’indexation sur l’inflation, au moins pour celles qui ne dépassent pas 2 000 € par mois.
Gouvernance : donner la parole aux citoyens
Ce mouvement social des gilets jaunes qui se prolonge montre au moins une chose : les Français veulent s’exprimer et participer aux débats qui concernent leur vie quotidienne. Dans ce cadre, Emmanuel Macron serait prêt à lancer les référendums d’initiative citoyenne (RIC) très souvent demandés. Très concrètement, il prévoit de simplifier la mise en place de ces consultations, pour les rendre plus accessibles, notamment quand il s’agit d’interroger les citoyens sur des sujets d’intérêts locaux.
Concernant les questions de la transition écologique, dès le mois de mai, on pourrait voir apparaître une convention citoyenne, établie selon un tirage au sort, qui réfléchirait aux réformes concrètes permettant de réduire l’empreinte carbone du pays.
Écoles et santé : maintien des services publics
Dans le discours qu’il aurait dû prononcer lundi, Emmanuel Macron prévoyait d’affirmer son souhait de ne voir aucune fermeture d’école ou d’hôpital d’ici la fin de son quinquennat, sauf si elles proviennent d’une demande du maire. Il demande à mettre plus de fonctionnaires, avec plus de responsabilités, sur le terrain (et moins à Paris pour les tâches administratives).
Côté scolaire, les réformes sur l’éducation inquiètent beaucoup les parents et le corps enseignant. Si le nombre d’enfants par classe de CP et CE1 est limité à 12 dans les zones d’éducation prioritaires, le gouvernement envisage de le plafonner à 24 de la maternelle au CE1, toutes zones confondues.
Enfin, la suppression de l’ENA semble se confirmer, avec le souhait de modifier la formation et la sélection pour accéder aux grandes professions administratives.