À leur arrivée dans les années 1990, les enseignes hard-discount avaient de quoi faire pâlir nos hypermarchés, avec leurs tarifs défiant toute concurrence… Mais selon une étude menée par l’association Familles rurales, les consommateurs ne seraient plus forcément gagnants en faisant leurs courses chez Lidl, Aldi ou encore Netto. En effet, les références de ces enseignes restent généralement au-dessus des gammes premier prix que l’on trouve dans la grande distribution.
Des prix qui ont augmenté de plus de 13 % en 2018
Dans une étude des Familles rurales relayée par Le Parisien, on constate que contrairement à ce que beaucoup croient spontanément, on ne fait pas forcément des économies en ayant l’habitude de remplir son caddie chez Lidl, Aldi ou encore Leader Price.
L’association de consommateurs a étudié de près les tarifs de 82 magasins dans 35 départements différents, entre janvier et novembre 2018. À chaque fois, elle a calculé le prix moyen d’un panier de produits équivalents. Dans cet Observatoire des prix 2018, on observe tout d’abord que tous les produits « premier prix » ont augmenté de 7 % en 2018, en faisant la moyenne de tous les magasins (hard discount, supermarchés et hypermarchés).
Cependant, c’est bien dans le hard discount que la hausse a été la plus importante : 13,4 %, contre 7,8 % en supermarchés et seulement 6,2 % en hypermarchés. Ainsi, le prix moyen du panier « premier prix » est de :
- 116 € dans les enseignes hard discount
- 100 € dans les supermarchés
- 98,10 € dans les hypermarchés
On gagne donc près de 20 €, en moyenne, quand on choisit les marques type « Eco Plus » (Leclerc) ou « Pouce » (Auchan), qui sont les premiers prix de nos grandes surfaces.
Selon le président de l’association Familles rurales, Dominique Marmier, cette inflation existe depuis plusieurs années dans l’univers du hard discount, mais elle s’est franchement emballée en 2018. Cette évolution était prévisible selon la sociologue Pascale Hébert, travaillant dans un centre d’étude de la consommation (Crédoc).
En effet, quand ils ont vu apparaître ces redoutables concurrents que sont Lidl ou encore Netto, les hypermarchés ont vite répliqué. Chez Auchan, par exemple, on a vu apparaître des rayons entiers de produits en vrac et même de nouvelles gammes discount.
De plus, ces dernières années, les priorités des Français quand ils font leurs courses ont légèrement changé : s’ils sont toujours attachés à l’idée de faire des économies, ils n’en demeurent pas moins soucieux de la qualité des produits. Ils ne se tournent donc pas forcément vers les alternatives les moins chères, mais vers celles qui leur inspirent le plus confiance.
Devant ce besoin de qualité présent dans toutes les catégories socioprofessionnelles, les hard-discounters ont dû changer de stratégie, et monter progressivement en gamme. Ces prochaines années, la tendance devrait se poursuivre ainsi, avec un alignement progressif des tarifs.
La marque Lidl France, contactée à ce sujet, assume totalement son positionnement : son directeur marketing confirme qu’elle sort du hard discount pour miser désormais sur la qualité.
Vous oubliez de dire que les marques premier prix des super et hyper sont dé-gueu-lasses. Il n’y a pas que l’aspect financier à prendre en compte…