Le président Emmanuel Macron doit se prononcer très prochainement au sujet d’une mesure présentée dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Selon cette dernière, relever le seuil minimal de vente à perte pour la grande distribution, aurait pour effet de mieux rémunérer les producteurs et les agriculteurs. Mais cette hausse pourrait également faire exploser les prix à la caisse pour le consommateur.
+5 à 15% sur les prix en supermarché selon Michel-Edouard Leclerc
Ces premiers États généraux de l’alimentation pourraient déboucher sur une véritable révolution en France et tout particulièrement dans les supermarchés. Il s’agit notamment de trouver un accord satisfaisant pour les distributeurs, les producteurs et les promoteurs, concernant les prix de vente en grande distribution.
Ainsi, une des pistes envisagées serait celle d’un relèvement du seuil de vente à perte autrement appelé SRP. Actuellement le positionnement de ce seuil permet aux distributeurs de vendre des produits aux prix ou ils ont été achetés sans faire de profit. Demain, ce même seuil pourrait être relevé de façon à ce que les marges distributeur soient au minimum de 10 à 15% sur tous sans exception.
Si cette mesure devait devenir effective elle aurait par ricochet, l’effet d’accroître les marges des producteurs parmi lesquels les cultivateurs, éleveurs et agriculteurs de France, mais dans le même temps, les prix payés par les consommateurs.
C’est cette hausse qui pourrait atteindre 5 à 15% sur le prix des courses alimentaires, que dénonce le patron du groupe Leclerc.
Une augmentation répercutée sur les produits d’appel et le rayon frais
Pour mieux comprendre l’impact pour le consommateur, il faut regarder du côté des rayons où les grandes surfaces font le plus de marge. Il va s’agir des produits d’appel les moins chers et du « frais », tous rayons confondus.
Les Français pourraient se voir contraints, selon les calculs moins alarmistes de l’UFC-Que Choisir également opposée à cette initiative, de payer un panier de courses en moyenne 2,5% plus cher. Ce qui reviendrait tout de même à une diminution de pouvoir d’achat de l’ordre de 1,4 milliard d’euros.
Pourtant, en poussant les distributeurs à se créer une marge même sur les produits qui aujourd’hui n’en apportent aucune, le gouvernement souhaite entraîner une redistribution des bénéfices favorable aux agriculteurs.
Une hausse du SRP pourrait permettre de mieux rémunérer l’ensemble de la filière jusqu’aux producteurs, lesquels expriment assez souvent leurs difficultés à vivre de leur travail. Il ne faudrait cependant pas qu’elle soit défavorable aux Français.
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