Selon les déclarations récentes de la principale société française en charge du stockage de gaz, les réserves actuelles ne seraient pas suffisantes pour faire face à un nouvel hiver. Ainsi, si l’hiver 2017 – 2018 devait être rude et les températures négatives pendant plusieurs jours, l’opérateur met en garde les pouvoirs publics, il se pourrait que le pays connaisse une pénurie de gaz inédite.
Une pénurie de gaz est-elle possible en France ?
C’est une forme de mise en garde que publie Storengy, opérateur de stockage de gaz en France et principale entreprise du secteur. La première raison invoquée serait la faiblesse des demandes émises jusqu’ici par les opérateurs. Seuls 42,7 térawattheures sur 102 auraient pour le moment été souscrits.
Si les différents fournisseurs d’énergie que sont Engie, Direct Énergie, EDF ou encore le petit nouveau Eni, ont jusqu’au 1er novembre pour augmenter le volume, le gaz demande un certain temps pour être acheminé. Aussi, selon les spécialistes du secteur, il est primordial que la commande soit complétée avant l’été faute de quoi la distribution de gaz ne pourra pas être assurée l’hiver prochain, même en ce qui concerne les particuliers. L’entreprise gère en effet 80% des capacités de stockage souterraines du pays.
Selon certains opérateurs, l’explication serait plutôt à chercher du côté des tarifs de Storengy, dont le seul concurrent serait bien moins cher et aurait déjà lui, placé 100% de son stock.
De plus, alors que le stockage présentait encore il y a quelques années un intérêt financier de part son coût moins important l’été et sa revente qui générait des profits à l’entrée l’hiver, cet effet de balance n’existe plus aujourd’hui. Les fournisseurs n’ont donc plus d’intérêt à stocker à la belle saison.
Alors que le gouvernement effectuera un premier contrôle des stocks en date du 1er mai prochain, Storengy demande la reprise des discussions autour de la réforme du stockage abandonnée l’été dernier, et une plus grande fermeté à l’égard des fournisseurs et de leurs obligations. Reste à savoir si les Français pourront correctement se chauffer à la prochaine saison froide.