Il suffit parfois de peu de choses, un appareil électroménager qui tombe en panne, des frais de santé imprévus ou encore un passage à vide au niveau professionnel pour se retrouver dans une situation délicate vis à vis de la banque. Mais alors que la majorité des clients ne s’y retrouve confronté qu’occasionnellement, il s’agit du lot quotidien des foyers aux revenus les plus modestes. Exactement ceux que les banques choisissent de taxer le plus lourdement.
Près de 300€ d’agios en moyenne par an pour les moins fortunés
En association avec l’Union nationale des associations familiales (Unaf), 60 millions de Consommateurs révèle une grande enquête portant directement sur le matraquage financier appliqué par les banques aux clients présentant les revenus les plus faibles.
Par année et au titre des agios ou des frais d’incidents, ce sont pas moins de 296€ qui sont prélevés sur les comptes des particuliers en difficultés contre 34€ en moyenne sur la même durée, pour les autres. En tête de ce palmarès peu reluisant la BNP Paribas, qui facture l’exorbitante somme moyenne de 663€ à ses clients les moins fortunés contre 44€ aux autres. À l’opposé La Banque Postale propose de ce point de vue la meilleure offre du marché, avec 160€ dans un cas et à peine 10€ dans l’autre.
Il faut toutefois noter que la catégorie la plus visée est exactement celle des salariés ou retraités avec un revenu de 2 000€ mensuel environ. Ceux-ci se voient facturer en moyenne 352€ par an, contre 154€ pour une personne avec 1 000€ de revenus chaque mois.
Au titre de ces différents frais, il est par exemple possible de citer les :
- Pénalités pour chèque bancaire rejeté de 28,50 à 50€
- Frais de commission d’intervention de 6,90 à 8€ (par opération)
- Envois de courriers postaux pour compte débiteur hors découvert autorisé de 12 à 20€
- Pénalités pour chèque interdit bancaire jusqu’à 60€ …
Si effectivement l’application de sanctions financières est légitime dans chacun des cas, 60 millions de consommateurs s’interroge sur l’intérêt de les multiplier, en dehors du simple profit des agences bancaires. De plus, la majeure partie des ces prélèvements et de ces envois est automatisée et ne tient absolument pas compte de la situation de chacun.
Moins d’offres adaptées et moins de tolérance
D’autant que les conseillers bancaires quelle que soit l’agence pour laquelle ils travaillent, ont tous une obligation de d’assistance envers leurs clients en difficultés. Obligation qui si elle est connue de près de 70% d’entre eux, n’est appliquée que par 40%.
De la même façon, alors que près d’un tiers des clients se fait rembourser au moins la moitié du montant de ses frais bancaires sur une année, seuls 4% des clients les moins fortunés y parviennent.
En clair, alors que le revenu issu de ces facturations avoisine les 6,5 milliards d’euros par an avec un résultat net de près de 5 milliards, les banques n’ont aucun intérêt à les voir diminuer. Quitte à bien mal considérer une partie de leurs clients.