Alors qu’il évoquait le futur du déploiement de ses propres infrastructures, Stéphane Richard le président directeur général d’Orange, en a profité pour s’exprimer à propos de la neutralité du net. Selon lui, il serait absolument inévitable de revenir sur ce concept de base dans un futur proche. Ainsi, un internet à deux et même plusieurs vitesses pourrait prochainement voir le jour en France.
Qu’est-ce que la neutralité du net ?
Il est souvent question de neutralité du net ces derniers temps, mais connaissez-vous la signification de ce concept ? La neutralité du net garantit aux internautes un accès, une consultation et un traitement des données égalitaire sans discrimination de source, de contenus ou de destination.
Maintes fois remis en cause, ce principe fondateur d’internet serait, selon Stéphane Richard actuel PDG d’Orange interrogé par BFM Business, devenu obsolète. Selon lui, son « abandon serait une obligation » bien que le débat actuel soit « pollué par des considérations politiques ».
Pour aller plus loin, le développement prochain de technologies exigeantes comme la 5G prévue pour 2020-2021, l’internet des objets ou la navigation des voitures autonomes, va exiger le développement d’infrastructures adaptées. Puissantes, capables de proposer un internet ultra performant, celles-ci seraient réservées aux industries et aux services.
Leur existence même conduit au principe d’un internet à deux vitesses capable d’une « qualité de connectivité qui n’a rien à voir avec celle nécessaire pour passer un coup de fil ». En clair, dans cette hypothèse les citoyens bénéficieraient d’un service moins performant, mais peut-être pas uniquement.
Y a t-il des risques à remettre en cause ce principe de base ?
En France, depuis la loi pour une République numérique promulguée le 7 octobre 2016, c’est à l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) que revient la charge de garantir cette neutralité.
Et si Stéphane Richard met immédiatement de côté l’idée que sans elle, les opérateurs pourraient s’immiscer dans le tri des contenus, la question devra tout de même être posée.
Si deux ou plusieurs internets devaient un jour cohabiter, peut-on imaginer que seule la puissance technologique serait concernée, ou les Français devraient-ils alors craindre pour entre autres, l’objectivité de l’information ?
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