Face à des taux toujours plus bas, les Français sont de plus en plus tentés à l’idée de faire une acquisition immobilière. En effet, le contexte encourage à emprunter davantage, parce que cela ne coûte plus autant d’argent qu’avant. Mais devant des consommateurs toujours plus endettés, le gouvernement envisage de sévir, pour mieux encadrer les pratiques. Résultat : il sera peut-être plus difficile d’obtenir un emprunt ces prochains mois.
Appliquer strictement le taux d’endettement et mieux encadrer les prêts
Selon le journal Capital, une réunion du Haut Conseil de la stabilité financière (HCSF) est prévue jeudi 12 décembre. Bruno Le Maire s’y rendra pour représenter le gouvernement et la question des crédits immobiliers sera posée, car l’état souhaite mieux les encadrer.
Très concrètement, alors même que les taux sont toujours très bas (1,12 % en moyenne selon l’Observatoire Crédit Logement CSA), les Français sont logiquement plus enclins à faire des demandes de prêt. En conséquence, leur dette privée continue d’augmenter, atteignant plus de 1.288 milliards d’euros en octobre.
Si le ministre de l’Économie va se réunir avec le HCSF et l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution, entre autres, c’est pour revoir la manière dont on accorde les prêts sur le territoire. Suite à cela, des annonces devraient être faites dans le sens d’un durcissement des conditions d’emprunt. Toujours d’après Capital, les informations pourraient être communiquées d’ici la fin de la semaine, autour du 13 décembre.
Parmi les pistes évoquées par le journal, on trouve la possibilité de mettre en place un taux plancher. Sinon, on pourra peut-être exiger le strict respect du taux d’endettement, qui ne doit pas dépasser 33 % par ménage. Si cette règle est utilisée dans beaucoup de banques, le HCSF tire la sonnette d’alarme en observant qu’environ un foyer sur quatre qui emprunte s’endette à 35 %.
Les risques de surendettement sont mentionnés, tout comme le danger d’accorder des crédits à des familles dont la solvabilité n’est pas garantie. La Banque de France, quant à elle, dénonce ce qu’elle considère comme un « relâchement » dans les conditions permettant d’accorder un prêt.
Malgré tout, la Banque de France garde un discours rassurant en précisant que le marché reste sain. Du côté des courtiers, on affirme même que le système français demeure « peu risqué », parce que les ménages peuvent facilement connaître le coût de leurs mensualités à l’avance et anticiper leur paiement. De plus, les nombreuses garanties comme l’hypothèque ou l’assurance emprunteur viennent aussi consolider les dossiers de prêt, ce qui prouve que le système reste sécuritaire.