Selon les accusations de l’UFC-Que Choisir, l’EDF aurait gonflé la facture de ses clients. En effet, le fournisseur jouerait d’un contexte globalement favorable (peu de concurrence) pour sous-utiliser le parc nucléaire français et utiliser d’autres centrales plus onéreuses à l’étranger. Au final, cette manœuvre purement stratégique génèrerait une augmentation des prix sur le marché de gros, avec un surcoût de 2,4 milliards d’euros, assumé par les consommateurs entre 2012 et 2016.
Un surcoût de plus de 70 € par consommateur
Alors même que les Français craignent une hausse inattendue des tarifs réglementés EDF, l’UFC-Que Choisir alimente ce manque de confiance généralisé vis-à-vis d’EDF. En effet, selon l’association de consommateurs, EDF aurait tendance à sous-utiliser son propre parc pour mobiliser d’autres centrales plus onéreuses, au détriment des consommateurs qui voient logiquement leur facture augmenter.
Concrètement, l’UFC-Que Choisir estime que le surcoût total engendré par ces manœuvres est de 2,4 milliards d’euros. Un chiffre très important que l’on comprend mieux en évaluant l’impact moyen pour chaque consommateur : en moyenne, chaque famille a payé 71 € de plus sur la période. De leur côté, ceux qui ont opté pour les fournisseurs alternatifs auraient supporté un surcoût global de 109 €.
EDF, actuellement propriétaire de l’ensemble du parc nucléaire français (58 réacteurs produisant plus de 70 % de l’électricité française), dément cette accusation. Tandis que l’UFC-Que Choisir demande un nouveau cadre réglementaire qui obligerait EDF à mieux exploiter le parc français, l’opérateur historique affirme qu’il optimise déjà constamment sa propre production.
De plus, pour renforcer son argumentation et se protéger d’une polémique sur le point de naître, EDF ajoute que l’accès aux marchés de l’énergie se fait sous la surveillance du régulateur de l’énergie, la CRE (Commission de régulation de l’énergie).
Il est important de noter que les surcoûts évoqués par l’UFC-Que Choisir concernent des études rétrospectives. En effet, il s’agit de manœuvres dont les impacts ont été vus sur les factures énergétiques entre 2012 et 2016.