Au-delà des changements du 1er Avril 2016 désormais effectifs, le gouvernement mène d’autres batailles. Ainsi, pour encourager le paiement par carte bancaire ou par virement, il souhaite réduire le délai d’encaissement du chèque de 12 mois à 6 mois : l’idée étant qu’au-delà de 6 mois, le chèque ne vaudra plus rien !
Pour rappel, le traitement des chèques coûte 2,6 milliards d’euros aux banques chaque année, sans compter la mise à disposition de ce moyen de paiement qui coute presque autant (2,5 milliards d’euros). De fait, les établissements bancaires souhaitent donc ardemment la fin de leur utilisation. Et cela depuis 2010 ! Et pour appuyer leur message, le gouvernement a décidé de déclarer haut et fort « le chèque, c’est dépassé ! »
C’est pourquoi, dans le projet de loi Sapin II, présenté au conseil des ministres le 30 mars dernier, le délai d’encaissement d’un chèque sera réduit de moitié.
La diminution de l’utilisation des chèques permettra également de limiter « les risques d’impayés pour les commerçants », souligne Berçy. Un argument supplémentaire, destiné à convaincre le Parlement de trancher favorablement pour cette question.
A noter que l’idée de réduction du délai d’encaissement des chèques est copiée au Royaume-Uni qui applique déjà ce délai. Mais, les Britanniques utilisent nettement moins le chéquier que les Français, tout comme les Italiens et les Espagnols. En Suède et en Belgique, cette solution de paiement a pratiquement disparu tandis qu’elle est totalement inconnue en Allemagne et dans les pays d’Europe de l’Est.
Parallèlement à cette décision, le projet de loi Sapin II prévoit également de renforcer l’authentification au moment du paiement en ligne pour promouvoir ce mode de paiement auprès des Français.