Afin de réduire leur consommation de viande ou simplement de se constituer un apport en protéines dans le cadre d’un régime végétarien, beaucoup de personnes consomment des aliments à base de soja, souvent considérés comme « plus sains ». Contre toute attente, l’UFC-Que Choisir souhaite alerter les particuliers, car toutes ces préparations ne sont pas forcément anodines : certaines contiennent des perturbateurs endocriniens.
Les phytoestrogènes, perturbateurs endocriniens dans des préparations industrielles à base de soja
Dans un communiqué de l’UFC-Que Choisir, on apprend que 55 aliments constitués de soja ont été analysés en laboratoire. Il s’agissait de plats préparés, de sucreries et desserts en tout genre, de boissons, mais aussi de produits destinés à l’apéritif et de sauces.
L’association de consommateurs tire des résultats qu’elle juge « particulièrement préoccupants » sur certaines références, sur lesquelles la « dose maximale admissible » en phytoestrogènes de l’Anses est largement dépassée.
Parmi les produits ciblés, l’UFC-Que Choisir cite une boisson au soja de la marque Cereal Bio qui contient « 150 % de la dose admissible pour un adulte ». Les autres marques ne sont pas blanchies pour autant : un plat préparé Jardin Bio contient plus du triple du maximum recommandé, entre autres.
Ces perturbateurs endocriniens ont aussi été détectés dans des boulettes de viande (bœuf, poulet, produits préparés avec de la viande farcie). En effet, bien souvent, les industriels utilisent le soja mélangé à la viande pour réduire la teneur en viande de leur plat, et diminuer les coûts de fabrication.
L’UFC-Que Choisir a saisi l’Anses, exigeant une réévaluation des risques pour les consommateurs. Car pour comprendre cette démarche, il faut bien savoir que les phytoestrogènes ne sont pas des protéines anodines.
Bon marché, elles sont utilisées par beaucoup de fabricants, aussi bien pour les plats végétariens que pour certaines viandes préparées. Si cette substance a une structure moléculaire proche d’une hormone humaine naturelle, elle n’en demeure pas moins dangereuse. On la considère comme un potentiel perturbateur endocrinien, susceptible de faciliter l’apparition de certains cancers, de mettre en péril certaines grossesses et d’agir sur la fertilité.
Très concrètement, le fait de consommer déjà des phytoestrogènes dans les viandes préparées et d’en trouver des doses maximales sur les plats végétariens surexpose de nombreux consommateurs, sans qu’ils en soient informés. C’est la raison pour laquelle l’association demande aussi à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de mettre en place un étiquetage pour signaler la présence de ces substances, et les déconseiller aussi bien aux enfants qu’aux femmes enceintes.