Dans son discours de politique générale tenu le 4 juillet dernier, le premier ministre Edouard Philippe a longuement évoqué un « exemple de politique publique coûteuse bien qu’insuffisamment efficace » lorsqu’il s’exprimait à propos des aides au logement. Alors que le cap du gouvernement est à la réduction des déficits, la réforme des allocations logement en vue pourrait être problématique.
Chaque année 18 milliards d’euros dépensés pour les aides au logement
Initiée par François Hoillande et son gouvernement en 2016, la réforme des aides au logement devrait se poursuivre pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Après la dégressivité des APL et la prise en compte du patrimoine immobilier et financier pour leur calcul, le premier ministre Édouard Philippe s’est longuement étendu sur cette politique publique à « réformer d’urgence » selon lui.
Du côté de la Cour des comptes, de l’inspection générale des affaires sociales ou de l’inspection générale des finances le constat est également sans appel. Les aides au logement versées chaque année à 6,5 millions de personnes coûtent 18 milliards d’euros à l’État et représentent 40% des dépenses dans ce domaine sans pour autant être jugées comme efficaces.
Malgré ce montant, plusieurs rapports pointent en effet le fait que de nombreuses inégalités subsistent. Alors qu’une partie des locataires bénéficie à la fois de faibles loyers et d’aides au logement dans le parc social, la majorité des locataires du privé dispose de faibles revenus tandis que le versement de ces mêmes aides est accusé de faire mathématiquement augmenter les loyers.
Des pistes d’évolution avant une réforme ?
Pour palier en partie aux difficultés rencontrées par des millions de Français pour se loger, le gouvernement compte tout d’abord relancer la construction de logements neufs en simplifiant les obligations qui pèsent sur le secteur. L’obtention des permis de construire pourrait être simplifiée et les autorisations d’urbanisme transférées des communes aux intercommunalités.
Enfin, la Cour des comptes suggère la fusion des aides au logement avec les autres aides sociales versées aux ménages dont les revenus sont les plus faibles. Selon elle cela les rendrait plus efficaces et diminuerait leur effet sur la hausse globale des loyers.