En début de semaine, le Premier ministre Manuel Valls s’est vu remettre un rapport par le député PS Christian Sirugue. Parmi les préconisations faites, l’établissement d’un RSA pour les jeunes âgés de 18 à 25 ans suscite un vaste débat, mais les opposants politiques semblent plus nombreux que les partisans.
Le RSA jeune, une mesure d’assistanat plus que d’aide ?
Quelques jours seulement après qu’un rapport ait préconisé que le RSA soit versé dès l’âge de 18 ans, c’est une véritable levée de bouclier qui s’est opérée face à une mesure qui pourrait entrer en vigueur dès 2018 selon Manuel Valls.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, les premières critiques sont venues d’élu(e)s socialistes qui estiment que l’État doit offrir des emplois aux jeunes et non « une allocation d’assistance ».
Même son de cloche à droite où le signal renvoyé par cette mesure est jugé comme « désastreux » puisque la jeunesse peut percevoir là une logique d’assistanat et ce dès le début de la vie professionnelle.
Bien évidemment, le caractère désincitatif de la mesure fait également débat. Pour beaucoup, le RSA jeune pourrait « donner envie » à certains de rechigner à chercher un premier emploi. Les économistes ne partagent pas cette opinion et assurent que le caractère désincitatif est marginal, les jeunes ne voulant pas se contenter de minimas sociaux.
D’autres enfin critiquent la mesure car ils estiment qu’elle est un aveu de l’État de son incapacité à accompagner les jeunes vers l’emploi.
Toutefois, le débat autour du RSA jeune va bien au-delà même de sa pertinence puisque son coût est également au cœur des discussions. Pour l’opposition, il serait de plus de 6 milliards d’euros alors que les porteurs du projet évoquent un montant de 3,1 milliards d’euros. Pour autant, quel que soit son vrai prix, cette mesure semble bien trop coûteuse.