Appelé à voter le budget de la Sécurité sociale pour 2016, le Sénat en a profité pour porter progressivement à 63 ans, au lieu de 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite afin de rétablir l’égalité entre salariés et fonctionnaires. Toutefois, l’Assemblée Nationale devrait annuler cette mesure…
Vers un départ à la retraite à 63 ans ?
Si les néo-retraités ont appris à la fin de l’été qu’ils ne devraient plus faire face à des retards de paiement, ce n’est pas le seul point qui pourrait changer pour les retraites.
En effet, dans le cadre du vote du budget de la Sécurité sociale pour l’année 2016, les sénateurs ont modifié le projet qui leur avait été transmis. Entre autres, ils ont ajouté une mesure symbolique qui reporte d’un an l’âge légal de départ à la retraite.
Ainsi, à compter du 1er janvier 2019 et pour les générations 1957 et suivantes, il faudrait attendre 63 ans (contre 62 aujourd’hui) pour pouvoir prendre sa retraite à taux plein. Pour justifier cette mesure, le Sénat a fait part de sa volonté d’aligner les conditions de départ entre les secteurs public et privé.
Il y a un peu plus de 3 semaines, un accord sur les retraites complémentaires Agirc et Arrco a effectivement été signé et un dispositif de bonus-malus a été mis en place. Selon les sénateurs de droite, celui-ci créerait une inégalité entre les fonctionnaires et les salariés.
Toutefois, il y a fort peu de chances que la mesure prise par le Senat soit conservée par l’Assemblée Nationale qui aura le dernier mot. Les députés devraient effectivement supprimer cette mesure d’autant qu’elle ne rétablirait pas cette égalité.
Selon les spécialistes, l’accord sur les retraites complémentaires trouvé en octobre ne fait jamais référence à l’âge auquel les assurés peuvent toucher leur retraite à taux plein. Autant dire donc que le report d’un an de l’âge légal de départ à la retraite n’aurait aucun impact.
Si le Sénat devrait donc faire un flop avec cette mesure, la mise en place de trois jours de carence pour le personnel hospitalier ou l’instauration d’un « régime de prestation universelle maladie », deux autres mesures qu’il a votées, pourraient en revanche rentrer prochainement en vigueur.