Depuis sa création en janvier 2017, l’application mobile Yuka a gagné le cœur de quelque 11 millions d’utilisateurs : chaque jour, ils passent au crible pas moins de 3 millions de produits alimentaires et cosmétiques, afin de savoir s’ils sont potentiellement « bons » ou « mauvais » pour leur santé. Clairement, la note attribuée à chaque produit, entre 1 et 100, influe sur les décisions et comportements d’achat… Ce qui ne rend naturellement pas la grande distribution insensible : elle tente coûte que coûte de s’adapter.
Certaines marques revoient la composition de leurs produits
Dès lors que vous scannez un produit alimentaire ou cosmétique avec Yuka, le verdict tombe en quelques secondes :
- Il est « Excellent» (pastille vert foncé) s’il est noté entre 75 et 100
- Il est « Bon» (pastille vert clair) s’il est noté entre 50 et 75
- Il est « Médiocre» (pastille orange) s’il est noté entre 25 et 50
- Il est « Mauvais» (pastille rouge) s’il est noté entre 0 et 25
Entre les adjectifs qualificatifs, la note et la couleur, l’impact psychologique de Yuka est réel : tous les moyens sont mis en œuvre pour attirer l’attention des utilisateurs sur les produits nocifs, et les encourager à choisir d’autres alternatives.
En alimentation, le journal Le Parisien précise que la note est établie selon une répartition toujours identique : ainsi, 10 points sont attribués aux produits bio. Les additifs, quant à eux, représentent 30 points à eux seuls. Ils peuvent faire chuter le produit s’ils sont considérés comme nocifs par les études scientifiques les plus récentes en la matière.
Pour ce qui concerne les produits cosmétiques, on recherche en priorité les perturbateurs endocriniens, allergènes et substances impliquant un risque de cancer. Tous ces critères impactent la note finale d’un shampoing, déodorant, gel douche ou encore dentifrice, par exemple.
D’après une étude menée par Yuka, plus de 90 % des consommateurs reposent le produit choisi quand sa note est « Mauvaise » (entre 0 et 25), notamment lorsque cela est lié à la présence d’additifs.
Du côté de Yuka, qui nourrit et met à jour quotidiennement une base de données de plus de 800 000 produits, on observe régulièrement des changements de composition : les marques tentent de faire le nécessaire pour voir leur note augmenter.
Ainsi, Julie Chapon, la cofondatrice du programme, observe que de nombreux aliments sont désormais moins salés ou moins sucrés, sans compter que l’on en vient à supprimer les additifs les plus nocifs de certaines recettes. Les industriels organisent même des « réunions de crise Yuka » spécifiquement dans l’objectif d’adopter de nouvelles stratégies afin de continuer à vendre leurs produits !