Obligatoire en France pour tous les véhicules légers depuis 1992, le contrôle technique automobile s’apprête à subir une révolution. Plus sévère, plus complexe et plus exigeant, il sera bientôt également plus onéreux pour les Français. La faute à de nouvelles directives européennes, lesquelles font le lien entre défaillances automobiles et nombre d’accidents de la route. À compter du mois de mai 2018, un nouveau contrôle technique entrera en vigueur.
Le contrôle technique qu’est-ce que c’est ?
Comme son nom l’indique, le but premier du contrôle technique automobile est d’effectuer une vérification régulière et rigoureuse des voitures particulières, de tourisme et autres véhicules utilitaires légers dont le poids est inférieur à 3,5 tonnes. Obligatoire dès la quatrième année après la mise en circulation, il est ensuite à renouveler tous les deux ans.
Très réglementée, cette visite peut uniquement être réalisée dans un centre technique agrée par la Préfecture. Sans démontage, elle consiste en une revue précise du véhicule qui conduit ou non, à sa présentation à une contre-visite de vérification.
Le contrôle technique porte autant sur la partie mécanique que sur la partie électrique. Il pointe notamment les systèmes de freinage, d’amortissement ou de direction, les divers équipements de sécurité, et mesure également les niveaux de pollution atmosphérique et sonore de la voiture.
Comment effectuer le contrôle technique automobile ?
La réalisation du contrôle technique est laissée à l’initiative du propriétaire du véhicule. En ce sens aucune convocation ne lui est envoyée. À compter de la première mise en circulation de son auto, il dispose de 4 ans moins un jour, pour se présenter dans le centre agréé de son choix avec ou sans rendez-vous. Il est obligatoire d’être muni du certificat d’immatriculation du véhicule.
Ce qui change avec le nouveau contrôle technique
Avec le contrôle technique remanié, les centres agréés passeront plus de temps sur chaque automobile. Les Français eux, devront certainement entreprendre plus de réparations, et donc dépenser plus d’argent.
- Date d’entrée en vigueur du nouveau contrôle technique
Le nouveau contrôle technique entre en vigueur à partir du 20 mai 2018. Ainsi, tous les automobilistes qui programmeront leur visite à compter du lundi 21, seront concernés.
- Plus de points de contrôle
Instauré afin de faire progresser la sécurité sur les routes, le nouveau contrôle technique est plus complexe et durera plus longtemps. En effet, le nombre de points de contrôle passe de 123 à 133, soit 10 vérifications supplémentaires sur lesquelles les techniciens devront prendre le temps de se pencher.
- 200 nouvelles défaillances
Les défauts jusque-là au nombre de 410, se transforment en défaillances et atteignent un total de 610. Soit pas moins de 200 réparations potentielles supplémentaires à effectuer. Trois niveaux différents de défaillances sont mis en place : mineures, majeures et critiques.
Au nombre de 140 les défaillances mineures jouent essentiellement un rôle préventif et ne seront pas soumises à la contre-visite. Il s’agit par exemple d’un défaut de pression des pneus ou d’un problème de kilométrage ne présentant aucun danger immédiat ni pour le conducteur, ni pour le véhicule.
Plus importantes, les défaillances majeures compteront pour 341 points différents. Les véhicules concernés pourront continuer à circuler normalement mais devront entreprendre des travaux. Ils bénéficieront d’un délai de deux mois pour se présenter à la contre-visite, toutes réparations réalisées. On parle ici de feu hors-service ou de pneu entaillé présentant un danger potentiel.
Enfin, 129 défaillances critiques engendreront l’immobilisation de la voiture. À partir de minuit le jour du contrôle, celle-ci ne pourra plus être utilisé par son propriétaire. La contre-visite reste obligatoire dans les deux mois qui suivent. L’interdiction de circuler sera par exemple prononcée pour des plaquettes de frein hors d’usage ou un essieu fêlé.
Un contrôle technique plus cher
En moyenne deux fois plus long mais également plus compliqué avec ses 10 points de contrôle supplémentaires et ses 200 défaillances ajoutées, le « CT » comme on l’appelle, devrait sans aucun doute être plus cher.
Les spécialistes du secteur estiment qu’entre l’embauche de personnels supplémentaires et mieux qualifiés, l’investissement dans un certain nombre d’équipements et le temps additionnel passé sur chaque véhicule, le surcoût pour chaque client devrait avoisiner 15 à 20 %. Actuellement, le prix moyen du contrôle technique est de 70 € pour un véhicule léger.
Dans le même temps, la contre-visite qui pour le moment est souvent passée gratuitement, devrait devenir payante et s’ajouter au coût total des frais. La facture pourrait être comprise entre 20 et 30 € selon les cas.
Vrai ou faux ?
Tandis que l’approche du nouveau contrôle technique inquiète de nombreux conducteurs par son coût et sa complexité, plusieurs questions se posent.
- En cas de défaillance critique, le propriétaire du véhicule aura 24 h pour passer la contre-visite ?
Non, même en cas de défaillance critique, le délai pour passer la contre-visite reste de deux mois. Cependant, une interdiction de circuler entre en vigueur le jour même du contrôle à partir de minuit.
- Un nouveau résultat va faire son apparition ?
Effectivement, ce ne sont plus deux mais trois résultats différents qui pourront être prononcés à l’issue du contrôle technique. Favorable si le contrôle technique se déroule bien, défavorable pour défaillance majeure avec obligation de contre-visite dans les deux mois, et défavorable pour défaillance critique avec interdiction de rouler le soir-même et contre-visite obligatoire dans les deux mois. Ainsi, seules les défaillances majeures et critiques entraîneront le passage obligatoire de la contre-visite.