Deux associations pour la défense de la santé et de l’environnement ont annoncé leur intention de saisir la ministre de la Santé Agnès Buzyn, concernant les dangers du téléphone mobile. Elles ont même profité de la « journée sans portable » pour publier une tribune dans laquelle l’une et l’autre expliquent l’intérêt d’une interdiction des téléphones directement destinés aux enfants. Selon elles ces produits addictifs ne feraient aucune mention du DAS, le Débit d’Absorption Spécifique.
Interdire les portables aux enfants, une bonne idée ?
Hier avait lieu la « journée sans portable ». Durant 24 heures ceux qui avaient fait le pari d’y participer ne devaient ni utiliser ni même regarder ou allumer leur smartphone. Grâce à elle il s’agissait de sensibiliser un maximum de personnes à la dépendance que nous sommes nombreux à afficher par rapport à nos téléphones.
À cette occasion, deux associations que sont PRIARTEM et Agir pour l’environnement, ont souhaité alerter les autorités quant aux dangers des smartphones utilisés à l’excès. Dans ce but, deux modèles de téléphones destinés aux moins de 4 ans ont été déposés au ministère de la Santé.
Inquiétants, ces deux appareils actuellement en vente dans le commerce ne font à aucun moment mention du DAS, le Débit d’Absorption Spécifique, normalement obligatoire. Cet indice permet en effet de mesurer la quantité d’énergie véhiculée par les ondes radiofréquences et reçues par l’utilisateur. Il est donc primordial de le connaître, à plus forte raison lorsque l’usager est un enfant.
Il existe actuellement de nombreux mobiles destinés aux plus jeunes. Commercialisés entre 30 et 135€ ils fonctionnent souvent grâce au Wi-Fi et permettent d’appeler un nombre restreint de numéros pré-enregistrés, mais aussi de communiquer par SMS ou de télécharger des applications.
L’addiction de plus en plus évoquée
Ensemble, ces associations souhaitent également alerter les autorités sanitaires quant au danger de l’addiction. À ce propos, l’Institut d’éducation médicale et de prévention (IEMP) a mis en ligne cette semaine le site Lebonusagedesecrans.fr.
Des experts y expliquent comment détecter les premiers troubles et décrivent avec précisions les risques pour la santé des enfants sur-exposés à l’utilisation d’un mobile.
À ce propos l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle qu’il est préférable de réduire l’exposition des enfants aux ondes électromagnétiques. De même elle recommande de dissuader les moins de 14 ans, d’utiliser tout « dispositif de communication mobile ».
Ainsi, les demandes des associations à la ministre sont très précises. Elles souhaitent à la fois faire interdire les portables destinés directement aux enfants et voir renforcer l’obligation d’inscription des informations réglementaires sur ce type d’appareil. Enfin, elles préconisent le lancement de « grandes campagnes d’information dissuasives à destination des jeunes et de leurs parents ».