Des transports en commun gratuits pour tous toute l’année, vous trouvez qu’il s’agit d’une bonne idée ? Une vingtaine de villes en France ont d’ailleurs déjà mis en place ce principe avec succès. Mais s’il s’agit d’une excellente nouvelle pour le portefeuille des usagers, le fait de ne plus faire payer le bus représente t-il vraiment une bonne opération pour les municipalités ? Et la planète, a t-elle réellement quelque chose à y gagner ?
Les transports en commun gratuits, un bonheur … pour les utilisateurs
Quoi de plus agréable que de se faire véhiculer sans avoir à payer ? C’est le concept même de la gratuité des transports en commun que propose en France une vingtaine de moyennes agglomérations comme Châteauroux, Gap, Niort, Aubagne ou encore Bar-le-Duc.
Alors que Dunkerque dans le Nord s’apprête à leur emboîter le pas, ne plus faire payer le bus aux usagers, est-ce vraiment une si bonne idée que ça ?
Plus de voyageurs et des économies de fonctionnement
Chacune des villes ayant fait le choix entre le début des années 1970 et aujourd’hui de passer aux transports en commun gratuits pour tous a pu voir son nombre d’usagers grimper en flèche. À Châteauroux on compte trois fois plus de personnes dans les bus tandis qu’Aubagne a enregistré une hausse d’utilisation de son réseau de 170%.
La gratuité des transport offre également l’avantage de réduire les coûts de fonctionnement tels que l’impression de tickets ou de supports de type cartes d’abonnement. L’entretien des appareils servant à les scanner ou à les composter devient également inutile. Enfin, les agglomérations concernées dépensent également moins d’argent dans le recrutement de contrôleurs. Ainsi Châteauroux s’évite chaque année quelques 100 000€ de frais.
Enfin, le développement des réseaux urbains de transport représente un facteur positif dans la lutte contre la pollution. Si de plus en plus de citoyens prennent le bus, on peut imaginer qu’ils seront de moins en moins nombreux à utiliser leurs voitures. Il s’agit d’ailleurs d’un bon réflexe à avoir en cas de pic de pollution.
Le coût indirect de la gratuité
Sauf que ce n’est pas exactement le cas. Si effectivement les transports gratuits offrent de réels avantages, ceux-ci profitent surtout à ceux qui prenaient déjà le bus lorsqu’il était payant. Ces habitués le prennent encore plus souvent, mais il semble que les automobilistes ne soient pas vraiment incités à se séparer de leurs véhicules. L’impact écologique ne serait donc pas évident.
Il faut aussi acheter plus de bus et donc embaucher plus de conducteurs. Ces dépenses sont en partie couvertes par les impôts locaux et le « versement transport »calculé sur l’ensemble des rémunérations soumises à cotisations de Sécurité sociale et dont s’acquittent les entreprises. À Aubagne on observe ainsi sa multiplication par trois pour passer de 0,6 à 1,8% de la masse salariale.
Il faudrait donc que la gratuité des transports en commun concerne tous les habitants des villes et non pas uniquement les personnes âgées ou les collégiens qui constituent en général le public le plus intéressé.
Pour cela les villes déploient d’autres armes incitatives à l’encontre des automobilistes parmi lesquelles des places de parking de moins en moins nombreuses et un coût de stationnement de plus en plus élevé, ou encore une politique de circulation plus restrictive, notamment avec la mise en place de la vignette Crit’Air.
Se pourrait-il donc que les grands centres urbains amorcent une réelle révolution en envisageant un centre-ville sans voiture ?
Quelle catastrophe à Niort !
Moins de bus et surtout ils ne s’arrêtent plus à certains arrêts. Par exemple, une ligne de bus laisse les usagers en limite de Chauray au lieu d’aller au minimum en centre ville. Et que dire aux heures de sortie des établissements scolaire, les bus sont bondés, c’est parfois pire qu’en région parisienne. A choisir, il vaut mieux payer et que cela soit de qualité. Les usagers sont de plus en plus en colère, en trouver un qui dit que c’est positif relèverait de l’exploit.